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DYNAMIQUES ET ÉVOLUTION DU LITTORAL SYNTHÈSE DES CONNAISSANCES de la frontière belge à la pointe du Hourde Actualisation du Catalogue sédimentologique des côtes françaises
Livre
Edité par CEREMA. Lille - 2018
La collection «
Dynamiques et évolution du littoral
» rassemble et synthétise les connaissances disponibles
afin de faire ressortir, à partir de leur examen, les points essentiels explicatifs de l’évolution du littoral
français. Elle comprend ainsi 10 fascicules métropolitains et 10 fascicules ultramarins correspondant aux
« provinces sédimentaires françaises
», et un fascicule de synthèse national. Chaque fascicule local est
organisé en cinq grands chapitres thématiques, présentant le contexte physiographique de la province
(principales caractéristiques géologiques et morphologiques et habitats naturels participant à l’évolution du
littoral), les facteurs hydrodynamiques (principaux facteurs exogènes tels que les paramètres climatiques,
les niveaux et courants marins, les vagues et l’hydrologie des principaux cours d’eau), les données
sédimentologiques (nature et répartition des sédiments sur les côtes et les fonds marins, ainsi que leurs
mouvements le long du littoral), l’impact des activités anthropiques (principaux aménagements réalisés sur
les côtes et leur impact sur l’évolution du littoral, ainsi que les mesures prises pour limiter ces impacts) et
enfin l’évolution du littoral et des fonds (bilan des tendances passées d’évolution, ainsi que mouvements
sédimentaires ponctuels liés au passage d’événements tempétueux morphogènes). Ces chapitres traduisent
l’état des connaissances actuelles et évaluent la sensibilité du littoral aux dérèglements climatiques en
cours. Ces documents pointent également les secteurs et thématiques où les connaissances sont faibles ou
en voie d’approfondissement.
Ce premier fascicule traite de la province sédimentaire s’étendant de la frontière belge à la pointe du Hourdel
(baie de Somme) sur environ 240
km. Également appelée côte d’Opale, elle se caractérise par la diversité
de ses paysages (grandes plages sableuses ourlées de massifs dunaires, côtes rocheuses escarpées,
estuaires), par ses stations balnéaires (Le Touquet-Paris-Plage, Berck-sur-Mer, Wimereux) et par ses
infrastructures portuaires (Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque pour les plus importantes). Trois unités
morphosédimentaires la constituent
: les deux plaines maritimes picarde et flamande, caractérisées par des
systèmes dunaires étendus de quelques dizaines à quelques centaines de mètres, isolant de la mer des
territoires bas et potentiellement submersibles, et une côte essentiellement rocheuse à falaises, le
Boulonnais. Sur les dernières décennies, 40
% des côtes mobiles sont en accrétion, soit un des taux les plus
élevés de métropole. Cependant, ce chiffre masque des différences très marquées, avec des taux de recul
du trait de côte pouvant dépasser localement les 3
m/an en moyenne comme en baie d’Authie ou en baie de
Wissant. Par ailleurs, la province comporte quelques secteurs fortement anthropisés et cumule près de
130 km linéaires d’ouvrages et aménagements côtiers, impactant près de 60
% du littoral de la province. Les
limites des cellules hydrosédimentaires sont bien définies et certaines sont matérialisées par des ouvrages
qui bloquent une grande partie des sédiments transportés longitudinalement par la dérive littorale vers le
nord-est
; la dernière limite, au niveau de la frontière belge, est ouverte car les sédiments transportés par la
dérive littorale continuent vers l’est en mer du Nord, vers la Belgique et les Pays-Bas. La province ne
bénéficie que de peu d’apports sédimentaires actuels
; ceux-ci sont liés au recul des côtes à falaises et aux
sédiments transportés par la dérive littorale depuis la province méridionale adjacente. Les mouvements de
sédiments correspondent ainsi essentiellement à la remobilisation d’un matériel hérité dont le stock limité
n’est pas renouvelé par la production sédimentaire actuelle. Les perspectives d’élévation rapide du niveau
de la mer, liées au dérèglement climatique, laissent craindre une fragilisation d’espaces littoraux déjà
contraints et un laps de temps insuffisant à l’adaptation des habitats naturels côtiers. Cependant, les
évolutions en cours sont soumises à de nombreuses incertitudes et les efforts de mesure et de capitalisation
des connaissances sur le devenir de ces territoires littoraux doivent être poursuivis pour adopter des
stratégies de gestion locales durables